June 6, 2012, 12:28 a.m.
Hope Is The Only Thing Stronger Than Fear: Chapter 3.Kurt Hummel
E - Words: 1,698 - Last Updated: Jun 06, 2012 Story: Closed - Chapters: 5/? - Created: Mar 30, 2012 - Updated: Jun 06, 2012 120 0 0 0 0
Kurt Hummel.
Votre nom r�sonne au plus profond de vous. D'abord vos sens s'�veillent, puis l'instant suivant vous �tes plong�s dans une bulle sourde et aveugle, �loign�e du monde qui vous entoure. La peur frappe chaque partie de votre corps. Votre gorge se noue, la sueur perle sur votre front, votre c�ur s'acc�l�re et votre souffle se coupe. Un frisson vous parcourt et la terreur vous paralyse. Voil� ce que vous ressentez lorsque votre nom est appel�.
Apr�s ce moment d'absence, votre esprit se remet en action. Votre cerveau vous envoie des centaines de souvenirs et d'images. Vous revoyez votre famille, vos amis, votre histoire. Puis vous vous surprenez � repenser � ces choses auxquelles vous r�viez pour votre avenir. Ces choses auxquelles vous devrez renoncer. Oui, voil� ce que vous ressentez lorsque votre nom est appel�.
Ma famille, mes amis, mon histoire. Malheureusement, ce n'est pas ce � quoi je pense en me frayant un chemin vers l'estrade. J'avance t�te baiss�e, faisant de grands efforts pour poser un pied devant l'autre, tremblant comme une feuille. Je monte ces fameuses marches, et la pr�sentatrice me serre dans ses bras. Derri�re son �paule, je l’aper�ois. C'est � lui que je pense depuis quelques minutes. Blaine Anderson. Il me fixe intens�ment, et je reconnais ce regard. Comme un flot, mes souvenirs remontent � la surface.
Je me revois quelques ann�es plus t�t lors de mon entr�e � la H.E.C. Une foule de premi�res ann�es s'entasse devant les panneaux d'affichage �lectroniques. Je reste soigneusement � l'�cart de cette cacophonie, et je l'aper�ois. Pos� contre une des colonnes de l'immense b�timent qui sera maintenant notre �cole. Il est habill� tr�s simplement dans un costume noir, qu'il a rehauss� d'une touche de couleur gr�ce � un n�ud papillon violet. M�me � cette distance, je peux affirmer qu'il ne semble pas excit� comme les autres � l'id�e de ce premier jour � la Haute …cole. Comme moi, il reste � l'�cart et pose un regard intimid� sur l'attroupement qui se forme au milieu de la cour.
Sans r�fl�chir je vais � sa rencontre.
��Ils sont en train de nous offrir un bon sujet d'�tude comportementale.�� dis-je en offrant mon plus beau sourire.
Il d�tourne son attention de la foule et plonge son regard dans le mien. Il semble perdu, d�sempar�. J'aimerais le rassurer mais mes yeux s'attardent dans la profondeur des siens. Un subtile m�lange de teintes dor�es, noisettes et vertes m'envahit et me plonge dans un �crin de verdure, une clairi�re � l’abri du reste du monde. Je m'attarde quelques secondes de trop, il d�tourne la t�te et repose son regard sur les autres �l�ves.
��Kurt Hummel.�� Dis-je en lui tendant une main.
Il h�site quelques instants, puis il la serre fermement dans la sienne. Sa main est humide et quand il rel�che sa pression je crois discerner un l�ger tremblement.
��Blaine Anderson.��
��Anxieux�?��
��En quelques sortes, oui. Jusqu'ici, je suivais des cours particuliers avec ma m�re. Je ne sais pas si j'arriverais � m'int�grer dans ce nouveau syst�me.��
��Si j'�tais toi je ne pr�f�rerais pas m'int�grer. Crois moi la plupart de ces ados sont inint�ressants, violents et surtout tr�s mal habill�s�!��
Je crois me souvenir qu'il avait souri � cette remarque. Naturellement je lui avais propos� de se joindre � moi et Hardie, ma seule amie, en vantant notre humour et notre go�t prononc� pour la mode. Il avait subtilement chang� de conversation en soulignant la perfection de ma coiffure, puis s'�tait excus� avant de partir en classe.
Je ne le savais pas encore mais cette discussion allait �tre notre derni�re. Apr�s ce jour, il avait pris grand soin de nous �viter Hardie et moi, pr�f�rant s�rement la solitude. Du moins c'est ce que je pensais avant de le voir, un an plus tard, rejoindre l'�lite de l'�cole. Il pr�f�rait seulement la solitude � notre compagnie. Apparemment, d�s le premier jour, il avait d�j� l'ambition de faire partie de la cr�me du Capitole. Ce groupe de personnes o� selon moi, l'importance sociale se mesure � la stupidit� de chacun.
Et aujourd'hui, ironie du sort, nous sommes de nouveau l�, � partager ce m�me regard d�sempar� et perdu.
��Cher public, la moisson s'ach�ve sur une note d'originalit�. Comme vous l'aurez sans doute compris cette soixante-seizi�me �dition des Hunger Games verra s'affronter vingt-cinq tributs. Bien Kurt, puisse le sort t'�tre favorable.��
Elle se tourne alors vers moi et me glisse � l'oreille ��Tu peux rejoindre tes petits camarades�!�� Je ne sais pas ce qui m'agace le plus. Son exc�s d'entrain ou le fait qu'elle compare les vingt-quatre personnes qui veulent ma mort � des camarades.
En allant m'aligner avec les autres tributs, je croise une nouvelle fois son regard. Blaine Anderson. Voil� le nom de celui qui ne m'aura jamais �pargn�. Celui qui, aujourd'hui, m'a condamn�.
J'essaie de rassembler toute ma haine et de la lui transmettre dans ce regard. Mais en vain. Nous sommes tous les deux des victimes de ces juges. Tandis que Blaine pensait s'accorder une longueur d'avance, ils nous ont rappel� � tous que nous ne sommes pas ma�tres de notre destin dans ces Jeux. Cette ann�e personne ne se jouera d'eux, les juges s'imposent et impressionnent d'entr�e. J'aimerais d�tester Blaine pour ce qu'il vient de faire, mais c'est le syst�me que je m�prise. Je m�prise ceux qui pensent qu'une vie de plus ou de moins n'est qu'un d�tail.
Je suis le vingt-cinqui�me tributs. Je suis une erreur de casting, la pi�ce rapport�e.
� c�t� de moi se trouvent les vingt-quatre enfants les plus influents de l'�cole et de tout le Capitole. J'ai pu voir monter sur cette estrade toutes les personnes que je crains. Je retrouve ceux qui ont fait de ma vie un enfer � la Haute …cole. Et ironie du sort, ceux qui ont g�ch� ma vie, m'offriront la mort dans peu de temps.
Je sors de ma r�verie quand la pr�sentatrice reprend la parole. ��Comme vous le savez, le Capitole ne compte pas de vainqueurs dans ses rangs. Les juges ont donc d�cid� d'offrir la possibilit� aux tributs de choisir un mentor parmi les membres de leur famille.��.
Pour moi les mauvaises nouvelles ne viennent pas seules, mais le public r�agit vivement. Je crois percevoir des sifflets, les gens se l�vent. Si je n'�tais pas si pessimiste sur mon sort dans cette aventure, je dirais que le public me soutient. La foule comprend que je suis le seul � n'avoir personne de qualifi� dans ma famille pour m'aider. La population du Capitole a toujours �t� tr�s impulsive, moins disciplin�e que celle des districts. Peut-�tre que les rebelles rem�dieront bient�t � cette expressivit� excessive. Heureusement je ne serai plus l� pour le voir.
Tout � coup j'embrasse la certitude d'une mort prochaine. Je pense � mon p�re.
J'�tais tr�s jeune quand ma m�re nous a quitt�s. Mon p�re a su, malgr� sa tristesse, combler son absence et me couvrir de tout son amour. Je lui dois tout, mais je sais que je ne pourrais pas compter sur ses conseils pour sauver ma vie dans l'ar�ne. Au Capitole, nous n'�tions pas oblig�s d'assister aux �missions quotidiennes des Hunger Games, il a donc fait le choix de refuser de les regarder, pour me prot�ger. C'est ainsi qu'� dix-huit ans, je ne sais des Jeux que ce qu'il s'en dit � l'�cole. Et je sais que je suis le seul dans cette situation.
Je reprends mes esprits quand un garde en uniforme gris m'attrape par le bras et me guide vers une porte � l'arri�re de l'estrade. Je suis le premier des Tributs � p�n�trer dans ce long couloir o� les portes se suivent et se ressemblent. Le garde m'accompagne jusqu'� la toute derni�re porte sur la gauche. Il l'ouvre et m'invite � entrer. Je me retourne pour voir que tous les Tributs entrent �galement dans leur pi�ce, tous sauf Blaine. Ils n'avaient s�rement pr�vu que vingt-quatre salles. Peu importe, alors que son garde et lui se dirige dans ma direction je p�n�tre dans la pi�ce et la porte se referme derri�re moi.
La pi�ce est sombre, et les �clairages tamis�s ne compensent pas le manque de luminosit� naturelle. Il me faut quelques instants pour que ma vision s'adapte puis je d�couvre un salon chic. Deux sofas en cuir se font face, quelques p�tisseries reposent sur une table basse. Je n'ai pas le temps de m'y installer car la porte m�tallique coulisse � nouveau. Mon p�re est l�.
��Kiddo, je suis tellement d�sol頻 Sa voix est tremblante. Il fait un pas vers moi et m'enlace. ��Je t'aime�� Il me sert plus fort.
��Moi aussi je t'aime Papa. Ce ne sont pas nos derniers moments ensemble, tu sais. Je vais te choisir pour mentor.�� Je l'entend renifler. Il l�che son �treinte et je le vois pleurer pour la premi�re fois depuis la mort de ma m�re. Je lui souris tristement, j'aimerais pouvoir lui �pargner cette peine, j'aimerais simplement revenir en arri�re.
��Peut-�tre que tu peux trouver des alli�s dans l'ar�ne, peut-�tre que tu peux gagner intelligemment�� me dit-il la gorge nou�e.
Je ne veux pas r�pondre � cela. Nous savons tous les deux que ce ne sont pas des options qui se pr�sentent � moi. Je mourrai dans ces Jeux. Parce que je ne veux pas trouver d'alli�s. Parce que je n'ai pas l'intention de me battre. Alors je me jette de nouveau dans ses bras, et je pleure avec lui. Je me rends compte que je devrais me montrer fort pour mon p�re, et ne pas le d�cevoir. Mais je sais aussi qu'il n'appr�cierait pas que je me transforme en quelqu'un que je ne suis pas dans cette ar�ne.
Un garde nous interrompt. Il fait signe � mon p�re que le temps est �coul�. Il me donne une l�g�re tape dans le dos et part sans se retourner.
Je me retrouve seul, face � mon destin. Une mort certaine. Face � la d�ception et � la tristesse que je vais causer � mon p�re. Est-ce la fatigue o� la fatalit�, je ne saurais le dire, mais la peur dissout ses effets, mon corps reprend ses droits.
Oui, voil� ce que vous ressentez quand votre nom est appel�.